Le Sang

Le protagoniste se retrouve propulsé en Amazonie, nous suivons son parcours sur le fleuve Amazone à l'image du caractère sinueux et tumultueux de notre héros.
Extrait.
En amont du Rio Tapajós, l’un des grands affluents de la rive droite de l’Amazone, la lune éclaire les tôles en bac acier des cases. Cet endroit est le plus large du Rio, il s’étends sur douze kilomètres. En désordre et fraîchement défrichées elles s'animent d'ombres et de sonorités, çà et là, des hommes se regroupent autour de feux étouffés de feuilles de bananiers. Sur le ponton, un homme armé monte la garde, un fusil automatique en main et un bandeau couvre son œil gauche. Il surveille cinq pirogues, chacune équipée d’un moteur Yamaha de 75 cv, tout en mâchant des feuilles de coca. Il fait les cent pas, tendu comme un détenu au mitard. Dans une de ses cases, Sari soigne Pablito, une vilaine plaie à l'épaule. suinte. Elle la nettoie à l'eau pour éviter l'infection.— Il faut que je te suture, c'est bien ouvert et tu n'avais pas besoin d'intervenir, je sais me défendre !— Mais tu dormais, et il était déjà sur toi ! — Je dormais pas ! et je savais qu'il allait essayer, il me lançait des regards en coin depuis le début. Ces hommes, c'est toujours les mêmes : une bite à la place du cerveau ! Quand il s'est ramené je l'ai laissé faire, et quand il a baissé sa garde pour sortir sa queue, je lui ai planté la flèche dans l'œil !— Celle avec le curare ?...Oui,







« Nous qui avons la chance de prendre forme humaine, ne perdons pas notre temps. La vie est à la fois une épreuve et souvent une chance car la conscience enclose dans ce vêtement de chair qu’est notre corps va nous permettre d’évoluer en lui et avec lui. Et si la beauté d’être moi se double avec la difficulté d’être soi c’est peut être pour nous faire mieux avancer sur les chemins de la compréhension. »

Paolo Coelho.